A propos du roman Le Principe de Jérôme Ferrari, Actes Sud, 2015
Le principe d'incertitude découvert par Werner Heisenberg nous apprend que pour une particule massive donnée, on ne peut pas connaître simultanément sa position et sa vitesse avec une précision supérieure à un certain seuil.
Si nous choisissons de déterminer la vitesse , la position devient floue.
Si nous choisissons de déterminer la position, la vitesse perd tout sens précis.
La mécanique quantique conduit à poser à nouveaux frais la question de notre identité. Peut on promettre et que valent ces promesses si les choses n'ont pas de fond.
Avoir la possibilité de dire "je" et en même temps s'adapter à toutes les situations qui nous permettent de renouveler ce "je" ne conduit il pas à remettre en question le concept d' hyper-normes qui seraient applicables à toutes les circonstances.
Peut-on prétendre vivre à l'ombre des hyper-normes d'une éthique qui nous inscrit dans des marges de liberté de plus en plus floues au fur et à mesure que ce qui me constitue prend de la vitesse ?
"L'homme sait assez souvent ce qu'il fait mais il ne sait jamais ce que fait ce qu'il fait" Paul Valéry
